Cinéma français : des salles remplies !

L'année 2006 a été un très bon cru pour le cinéma français. Avec un peu plus de 84 millions d'entrée, il n'avait pas été à pareil fait depuis vingt-deux ans. De quoi faire taire ceux qui avaient déjà commencé à creuser sa tombe.

1984 : le taux de fréquentation des salles diffusant des films français est à son apogée. Il atteint cette année-là les 94 millions d'entrée, record absolu. Pour 2006, le taux est inférieur de dix millions. Un gouffre pourrait-on dire. Pourtant, il s'agit bien là du second meilleur score de l'histoire du cinéma français, d'après les statistiques du centre national de la cinématographie.

Les super-productions américaines titillées

Le retour de la troupe du "Splendid" (Les Bronzés 3 :10,4 millions d'entrées), les vacances au camping de Franck Dubosc (Camping : 5,5 millions) ou encore les combattants marocains de la Seconde guerre mondiale (Indigènes : 3,1 millions), l'année du cinéma français a été riche. Les comédies sont à l'honneur, Je vous trouve très beau, Prête-moi ta main et La doublure ayant également franchi la barre des trois millions de téléspectateurs. Mention spéciale également pour OSS 117 (plus deux millions d'entrées), film à voir absolument.

Le succès est tel que le cinéma français a failli damer le pion aux super-productions américaines. Ces dernières ont enregistré 86 millions d'entrées. Seuls Pirates des Caraïbes 2, L'âge de glace 2 et Da Vinci Code ont dépassé les trois millions. D'autres se sont complètement écroulé : moins de deux millions de télespectateurs pour le troisième volet de Mission impossible, 1,5 millions pour le retour de Superman,... à peine pour 778 000 pour World Trade Center.

Mort, le cinéma français ?

Beaucoup de détracteurs prévoyaient déjà la fin de la production française. Il est vrai que le cinéma d'auteur, historiquement ancré dans la culture hexagonale, ne semble pas être en très bonne santé. Malgré la hausse régulière et scandaleuse des tarifs (on se rapproche petit à petit de la barre des 10 euros en plein tarif) et l'explosion du marché du dvd, le cinéma français se porte bien. La menace du téléchargement illégal ne se fait pas encore ressentir dans les chiffres. Quoiqu'il soit, rien ne remplace une bonne sortie cinéma quand le film vaut la peine. Par contre, beaucoup préfère (et j'en fais partie) attendre la sortie en dvd, plutôt que de payer fréquemment huit euros pour voir un navet.