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28 janvier 2007

ViaStella va voir le jour

corsica_sat_hr_20_nasa__seSampiero Sanguinetti, ancien rédacteur en chef de France 3 Corse, est venu, jeudi 25 janvier, présenté à l'IUT de journalisme de Cannes un projet qui lui tient à coeur. Après plusieurs rebondissements, ViaStella (« La voie des étoiles »), chaîne consacrée à la Corse, sera bientôt disponible sur le bouquet satellite.

« Le projet continue à avoir ses ennemis, mais avance. Je vois pas comment il va être arrêté. » Les lunettes sur le bout du nez, une moustache grisonnante parfaitement taillée, Sampiero Sanguinetti est sûr de son coup. Pour le responsable du projet ViaStella, télévision territoriale dépendant de France 3 Corse, rien ne peut l'empêcher d'aboutir.

Attirer les Corses de la métropole

L'idée d'une chaîne dévouée à la Corse remonte à l'an 2000. Lionel Jospin, alors premier ministre, demande au service public de créer huit chaînes de télévision régionales. Mais le projet tombe à l'eau. Celui pour la Corse évite la noyade. Sanguinetti, pourtant jugé indésirable sur l'île, est contacté. Chef d'édition d'une télévision à Palerme (Sicile), le journaliste accepte de prendre le pari du numérique, pour deux raisons. D'abord, le relief montagneux de la Corse est peu propice à la distribution hertzienne. Une grande partie de la population possède une parabole. Par ailleurs, près d'un million de Français d'origine corse, soit quatre fois plus que la population de la Corse, ne vit pas sur l'île. « Il y a plus de Corses à Marseille qu'en Corse ! Par satellite, on peut les intéresser sur ce qui se passe sur leur île », indique Sanguinetti. Le journaliste espère même attirer un troisième type de public : les quelque deux millions de personnes (touristes, plongeurs, etc.) qui profite de l'île de beauté.

Un parcours semé d'embûches

L'objectif pour ViaStella, ce sont dix-sept heures de programmes avec multidiffusion. Aux vues des obstacles accumulés (réticences politiques, divergences d'opinions et nouvelles nominations à France Télévisions), le Corse s'en satisferait pleinement. « En juin 2004, la direction m'a dit : " Dans six mois, on ouvre ". En octobre 2005, le projet est accepté par l'assemblée de Corse. Mais il fallait l'autorisation de l'Europe. » En 2006, les autres régions (Alsace, Bretagne) commencent à réclamer leur chaîne, arguant qu'elles sont aussi prêtes à payer. D'avril à octobre, le projet prend du retard.

Le 16 décembre dernier, trois heures de diffusion sont lancées sur le satellite AB3, dont l'accès reste confidentiel. Sanguinetti espère que ViaStella soit rapidement diffusée par le satellite Astra, et donc disponible pour les abonnés à CanalSat. Pour cela, il faudra l'aval des législateurs et de France Télévisions : « A l'heure actuelle, on est dans l'attente d'une loi qui passe au Sénat sur la télévision du futur ». Cette loi a pour objet de développer la diffusion audiovisuelle numérique en France. Elle est le dernier obstacle avant le décollage, certes retardé, de ViaStella.

Liaison dangereuse

Quand il parle du projet, qu'il devait seulement écrire au début, Sampiero Sanguinetti est ému. Menacé, inculpé à trente-sept reprises pour autant de non-lieux, mis au placard à Paris de « façon rocambolesque », exilé en Sicile, lui, le Corse, s'était « juré de ne jamais revenir à la station de France 3 Corse ». Mais la liaison dangereuse ne pouvait se terminer par une rupture. Déchiré entre « s'en prendre plein la gueule » et de ne rien faire, il a rapidement fait son choix : « La Corse a un énorme problème : la violence. Elle a un des plus forts taux de chômage. Il y a une absence de développement économique ». Déclencher ce développement grâce à l'audiovisuel, tel est le nouveau défi de Sampiero Sanguinetti. 

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